Incontinence urinaire : Comprendre et Agir
L’incontinence urinaire d’effort est caractérisée par la perte involontaire d’urine lorsqu’une personne effectue des actions ou des mouvements qui exercent une pression sur la vessie. Les fuites urinaires se produisent généralement en raison d’une faiblesse ou d’un dysfonctionnement du sphincter urétral ou des muscles du plancher pelvien (périnée), qui sont responsables du maintien de la continence urinaire.
Quels sont les symptômes ?
Les symptômes peuvent varier en gravité, allant de légers à sévères, et leur impact sur la qualité de vie dépend de la fréquence et de l’intensité des fuites. Voici les symptômes typiques:
- Fuites urinaires lors d’efforts physiques: les fuites d’urine surviennent généralement pendant des activités qui augmentent la pression intra-abdominale, comme la toux, les éternuements, le rire, la montée d’escaliers, le saut, le jogging, le port de charges lourdes ou le fait de se lever d’une chaise
- Absence de sensation d’urgence: contrairement à l’incontinence urinaire d’urgence, l’incontinence d’effort n’est pas associée à une envie soudaine et pressante d’uriner
- Gouttes d’urine légères à modérées: les fuites d’urine peuvent varier en quantité, allant de quelques gouttes à un débordement léger à modéré
- Influence de la position du corps: les symptômes peuvent être exacerbés par des positions corporelles spécifiques, telles que se pencher en avant ou se tenir debout après avoir été assis.
Diagnostic
Le diagnostic de l’incontinence urinaire d’effort implique généralement une évaluation médicale complète pour déterminer la cause des symptômes et élaborer un plan de traitement approprié. Le médecin pose des questions sur les symptômes, y compris le type de fuites urinaires, leur fréquence, les déclencheurs potentiels et depuis combien de temps vous les avez. Il recueille également des informations sur vos antécédents médicaux, chirurgicaux et vos habitudes de vie.
- Examen physique: le médecin effectue un examen physique pour rechercher des signes de problèmes médicaux sous-jacents et évaluer l’état de votre plancher pelvien. Cela peut être combiné avec une cystoscopie ( examen de la vessie)
- Pad-test: sert à quantifier la perte d’urine, le patient porte une protection absorbante pendant 24 heures et note soigneusement chaque épisode d’incontinence urinaire. Le médecin pèse la/les protection(s) chaque jour pour mesurer la quantité d’urine perdue
- Bilan urodynamique: série d’examens médicaux utilisés pour évaluer le fonctionnement du système urinaire, en particulier la manière dont la vessie, l’urètre et les muscles pelviens travaillent ensemble pour stocker et libérer l’urine.
Traitement
Le traitement de l’incontinence urinaire d’effort peut inclure la physiothérapie de rééducation du plancher pelvien. Des interventions chirurgicales pour renforcer le soutien urétral et réduire les fuites peuvent être proposées en cas d’échec du traitement non invasif. Le choix du traitement dépend de la gravité des symptômes et de la cause sous-jacente.
- Physiothérapie de rééducation du plancher pelvien: exercices spécifiques pour renforcer les muscles du plancher pelvien, améliorer la coordination musculaire et augmenter la résistance aux contraintes.
Bandelette sous urétrale : TVT ou TOT. Elle consiste à positionner sous l’urètre une petite bandelette en matériel synthétique. Cette bandelette, telle un hamac, restera sous l’urètre, le soutenant lors de l’effort afin d’empêcher les fuites. Différentes bandelettes avec différents systèmes de pose sont commercialisées. Votre chirurgien choisira celle qui est la mieux adaptée à votre cas et à son expérience.
Notez que toutes les incontinences urinaires ne relèvent pas de cette intervention. Le choix de cette technique sera effectué par votre médecin après vous avoir examiné et demandé le cas échéant, quelques examens comme un bilan urodynamique.
Préparation à l’intervention
Avant l’intervention : comme pour toute intervention chirurgicale, une consultation d’anesthésie a lieu quelques jours avant l’intervention. Le choix de l’anesthésie : anesthésie locorégionale (seule la partie inférieure du corps est endormie) ou anesthésie générale (vous dormez complètement) est effectué par le chirurgien et le médecin anesthésiste en fonction de votre dossier et en tenant compte de votre avis.
Technique opératoire
L’intervention a lieu après s’être assuré, par une analyse d’urines récente, que vous n’avez pas d’infection urinaire.
En cas d’infection, votre intervention est différée jusqu’à stérilisation des urines.
Au bloc opératoire, en position gynécologique, trois petites incisions sont pratiquées, l’une de 1,5 cm à l’intérieur du vagin, deux de quelques millimètres sur le pubis ou à la racine des cuisses. La bandelette est passée et positionnée sous l’urètre à l’aide d’aiguilles.
En fin d’intervention, peuvent être mis en place une sonde dans la vessie et un tampon dans le vagin. La durée de l’intervention est de 20 à 30 minutes.
Suites habituelles
La sonde urinaire et le tampon vaginal sont retirés, après avis de votre chirurgien, après quelques heures. La durée de l’hospitalisation est habituellement de quelques heures à 48 heures. L’intervention est peu douloureuse.
Vous pourrez ressentir quelques brûlures en urinant ou constater que vous urinez avec un jet plus faible. Des pertes vaginales sont possibles pendant quelques jours.
La durée de la convalescence est en moyenne de deux semaines, cette durée pouvant être adaptée en fonction de votre profession. Dès votre sortie, vous pourrez reprendre une activité normale en évitant les efforts violents et le port de charges lourdes (supérieures à 5kg). Vous devrez éviter les bains et vous abstenir de relations sexuelles et d’activités sportives pendant quatre semaines. Une consultation de contrôle est prévue quelques semaines après votre intervention.
En cas de brûlures urinaires persistantes, d’urines troubles ou d’odeur « forte », de fièvre, de difficultés importantes pour uriner, n’hésitez pas à consulter votre médecin.
Risques et complications
Pratiquée depuis 1995, cette technique est devenue l’intervention de référence de l’incontinence urinaire d’effort de la femme. Dans la majorité des cas, l’intervention qui vous est proposée se déroule sans complication. Cependant, tout acte chirurgical comporte un certain nombre de risques et complications décrits ci-dessous :
- Certaines complications sont liées à votre état général et à l’anesthésie ; elles vous seront expliquées lors de la consultation pré-opératoire avec le médecin anesthésiste ou le chirurgien et sont possibles dans toute intervention chirurgicale.
- Les complications directement en relation avec l’intervention sont rares, mais possibles :
Pendant l’intervention:
Les techniques récentes de passage de la bandelette sont très sûres et les complications pendant l’intervention très rares (plaie de la vessie, plaie de l’urètre, hémorragies et hématomes). Complications graves : toute intervention, même minime, comporte des risques exceptionnels et imprévisibles mais parfois très graves (plaie vasculaire, accident cardiaque, allergie…).
Il est rappelé que toute intervention chirurgicale comporte un certain nombre de risques y compris vitaux, tenant à des variations individuelles qui ne sont pas toujours prévisibles. Certaines de ces complications sont de survenue exceptionnelle (plaies des vaisseaux, des nerfs) et peuvent parfois ne pas être guérissables.
Après l’intervention :
Infections. La sonde urinaire peut favoriser la survenue d’une infection urinaire. En cas d’infection urinaire, quelques jours d’antibiotiques permettent une guérison rapide. La bandelette étant très bien tolérée et intégrée dans l’organisme, le risque de son infection est exceptionnel.
Difficultés à uriner. Il est habituel d’uriner avec un jet moins puissant après l’intervention. Parfois, des difficultés importantes nécessitent de conserver la sonde urinaire quelques jours supplémentaires. Lorsque ces difficulties persistent, votre chirurgien décidera de l’opportunité d’une réintervention.
Envies fréquentes. Il est parfois constaté après l’intervention des envies d’uriner plus fréquentes et plus urgentes. Ces anomalies disparaissent habituellement en quelques jours ou semaines. En cas de persistance, n’hésitez pas à en parler à votre chirurgien.
Sexualité. Dès lors que l’incision du vagin est cicatrisée, l’intervention ne modifie pas votre sexualité. Exceptionnellement, il est possible que vous ou votre partenaire ressentiez la bandelette dans le vagin.
Douleurs. L’intervention ne nécessitant pas de grandes incisions ou de gestes traumatisants, les douleurs sont généralement minimes et limitées aux quelques jours suivant l’intervention. Il est parfois possible de ressentir quelques douleurs comme des crampes à la racine des cuisses.
Problèmes de cicatrisation. Les incisions au niveau de la peau cicatrisent en une dizaine de jours. Au niveau du vagin, des défauts de cicatrisation sont parfois constatés. Signalez à votre chirurgien un écoulement vaginal anormal.
Résultats
Le résultat sur l’incontinence est habituellement très bon (85 à 90%), mais ne peut être garanti. Cependant, des récidives d’incontinence urinaire à l’effort peuvent toujours survenir et être corrigées.